Nouvelle ère des nanos
La combinaison de la nanotechnologie et de la glycobiologie (la glyconanotechnologie) a déclenché une croissance exponentielle des activités de recherche dans la conception de nouveaux bionanomatériaux fonctionnels.
Plus spécifiquement, les progrès récents vers la conception sur-mesure de nanoparticules glycosylées (glyconanoparticules), considérées comme des mimétiques synthétiques de glycoconjugués naturels, ont ouvert la voie à de nouvelles applications biomédicales.
L’accessibilité d’une grande variété de ces nano-systèmes structurés, en termes de formes, de tailles et organisés autour de nanoparticules stables a facilement contribué à leur développement et à leurs applications en nano-médecine.
Dans ce contexte, les nanoparticules d’or glycosylées, les boîtes quantiques glycosylées, les fullerènes, les nanotubes à simple feuillet et les glycolipides dentritiques auto-assemblés utilisant des glycopolymères amphiphiles ou des glycodendrimères, ont suscité un intérêt considérable pour l’imagerie, la thérapeutique et la mise au point de nouveaux dispositifs diagnostics.
Notre approche favorise la création de nouveaux protocoles de synthèses chimiques et par la suite d’applications dans le domaine des glycosciences, qui permettront par la suite d’approfondir notre compréhension des interactions glucides-protéines chez l’humain.
Ces nouveaux bionanomatériaux trouvent une grande pertinence dans la conception de vaccins synthétiques contre le cancer du sein, d’inhibiteurs d’adhérence bactérienne aux tissus humains, y compris pour la création de dispositifs de détection sensibles.
Caractéristiques de nos nanosolutions
Notre équipe scientifique a créé de nouvelles familles d’architectures nano-moléculaires auxquelles on peut greffer plusieurs agents actifs destinés à prévenir et traiter de nombreuses maladies avec des traitements à l’échelle nanométrique. En fonction de l’effet recherché, on modifiera la taille de ces nanoparticules ainsi que la nature des agents actifs qui seront soit fixés sur celles-ci ou encore encapsulés. Cette technologie permet de :
- transporter et greffer les antigènes aux peptides nécessaires à la création de vaccins
- livrer des médicaments avec une précision incomparable seulement aux zones touchées pour réduire la toxicité et les effets secondaires
- transporter des agents d’imagerie pour détecter et localiser les pathologies avant l’apparition de complications
- fournir des bio-capteurs pour surveiller les patients en soins intensifs ou diagnostiquer des maladies en prélevant simplement des échantillons de sang
- inhiber l’adhésion des bactéries aux tissus humains
Ces nanoparticules pures, stables sur de longues périodes, même à température ambiante, conviennent à la production à grande échelle.
Un vaccin payant! Le premier vaccin semi-synthétique pour enfants
En collaboration avec une équipe de chercheurs de l’Université de La Havane, le premier vaccin semi-synthétique au monde a été mis au point par des scientifiques canadiens pour contrer les pneumonies et méningites causées par la bactérie Haemophilus influenza type B (Hib) dans les pays en développement. Au lieu d’utiliser un processus coûteux et complexe basé sur la fermentation de cultures bactériennes, ils ont synthétisé des molécules pures pour obtenir un vaccin complètement sûr avec moins d’effets secondaires et pouvant être produit massivement à faible coût. Depuis 2005, tous les bébés cubains reçoivent ce vaccin, ce qui a permis l’élimination complète des maladies à Hib sur l’ensemble du territoire cubain. Il existe des preuves qu’une nouvelle génération de vaccins qui pourrait sauver de nombreuses vies est en train d’émerger.
http://research.uottawa.ca/iss/vaccine-pays-big-first-semi-synthetic-vaccine-children